Tamouls srilankais

Tamouls du Sri Lanka
Description de l'image Ceylon Tamil girl 1910.jpeg.

Populations importantes par région
Drapeau du Sri Lanka Sri Lanka 2 270 924 (2012)[1]
Drapeau du Canada Canada 300 000 (2011)[2],[3],[4],[5]
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 120 000 (2006)[6]
Drapeau de l'Inde Inde 100 000 (2005)[7].
Drapeau de l'Allemagne Allemagne 60 000 (2008)[8]
Drapeau de la France France 50 000 (2008)[9]
Drapeau de la Suisse Suisse 35 000 (2006)[10]
Drapeau de Singapour Singapour 30 000 (1985)[11]
Drapeau de l'Australie Australie 30 000[12]
Drapeau des États-Unis États-Unis 25 000 (2006)[13]
Population totale 3 000 000 (estimation excluant les Maures srilankais et les Tamouls indiens du Sri Lanka (en))[14]
Autres
Langues Tamoul
Religions Majorité Hindouisme (principalement Shivaïsme)
Minorité Christianisme (principalement catholicisme)
Bouddhisme[15]
Ethnies liées Dravidiens (en particulier Tamouls indiens et Malayalis (en))
Maures srilankais
Singhalais[16]

Les Tamouls du Sri Lanka ou Tamouls d’Eelam (tamoul : இலங்கை தமிழர், ilankai tamiḻar ou tamoul : ஈழத் தமிழர், īḻat tamiḻar[17]), aussi connus comme Tamouls de Ceylan sont des Tamouls originaires de l'État insulaire sud-asiatique du Sri Lanka. Aujourd'hui, ils sont majoritaires dans la province Nord, vivent en nombre significatif dans la province de l'Est et sont minoritaires dans le reste du pays. 70 % des Tamouls srilankais au Sri Lanka vivent dans les provinces du Nord et de l'Est[1].

Les Tamouls srilankais modernes descendent des résidents du royaume de Jaffna, un ancien royaume du Nord du Sri Lanka et des chefferies Vannimai de l'Est. Selon les preuves anthropologiques et archéologiques, les Tamouls srilankais ont une très longue histoire au Sri Lanka et vivent sur l'île depuis au moins le IIe siècle av. J.-C.

Les Tamouls srilankais sont pour la plupart hindous avec une importante population chrétienne. La littérature tamoule srilankaise (en) sur des sujets tels que la religion et les sciences a prospéré pendant la période médiévale à la cour du royaume de Jaffna. Depuis le début de la guerre civile srilankaise dans les années 1980, il se distingue par un accent mis sur les thèmes liés au conflit. Les dialectes tamouls srilankais (en) sont connus pour leur archaïsme et la rétention de mots qui ne sont pas d'usage quotidien au Tamil Nadu, en Inde.

Depuis que le Sri Lanka a obtenu son indépendance (en) de la Grande-Bretagne en 1948, les relations entre la majorité cinghalaise et la minorité tamoule sont tendues. La montée des tensions ethniques et politiques à la suite du Sinhala Only Act (en), ainsi que les pogroms ethniques (en) perpétrés par des foules cinghalaises en 1956, 1958, 1977, 1981 et 1983, ont conduit à la formation et au renforcement de groupes militants (en) prônant l'indépendance des Tamouls. La guerre civile qui a suivi a entraîné la mort de plus de 100 000 personnes et la disparition forcée et le viol de milliers d'autres. La guerre civile a pris fin en 2009, mais il y a des allégations persistantes d'atrocités (en) commises par l'armée srilankaise[18],[19],[20]. Un panel de l'ONU (en) a découvert que jusqu'à 40 000 civils tamouls auraient été tués au cours des derniers mois de la guerre civile[21]. En janvier 2020, le président du Sri Lanka Gotabaya Rajapaksa a déclaré que plus de 20 000 Tamouls srilankais disparus étaient morts[22]. La fin de la guerre civile n'a pas complètement amélioré les conditions au Sri Lanka, la liberté de la presse n'étant pas rétablie et le pouvoir judiciaire relevant du contrôle politique[23],[24],[25].

Un tiers des Tamouls srilankais vivent désormais en dehors du Sri Lanka. Bien qu'il y ait eu une migration importante pendant la colonisation britannique vers Singapour et la Malaisie, la guerre civile a conduit plus de 800 000 Tamouls à quitter le Sri Lanka, et beaucoup ont quitté le pays (en) pour des destinations telles que le Canada, le Royaume-Uni, l'Inde, l'Allemagne et la France en tant que réfugiés ou émigrants. Selon le pro-rebelle TamilNet (en), la persécution (en) et la discrimination (en) auxquelles les Tamouls srilankais ont été confrontés ont conduit certains Tamouls aujourd'hui à ne pas s'identifier comme srilankais, mais à s'identifier comme Tamouls d'Eelam, Tamouls de Ceylan ou simplement Tamouls[26],[27]. Beaucoup soutiennent encore l'idée d'Eelam tamoul, un État indépendant proposé que les Tamouls srilankais aspiraient à créer (en) dans le Nord-Est (en) du Sri Lanka[28],[29],[30],[31],[32]. Inspiré du drapeau tamoul de l'Eelam (en), le tigre également utilisé par les LTTE est devenu un symbole du nationalisme tamoul pour certains Tamouls du Sri Lanka et de la diaspora tamoule srilankaise[33],[34].

  1. a et b (en) Department of Census & Statistics, Sri Lanka, « A2 : Population by ethnic group according to districts, 2012 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur statistics.gov.lk, (consulté le ).
  2. Statistique Canada, « Tableau 1 Effectif et pourcentage de la population ayant déclaré parler le plus souvent à la maison l'une des douze langues immigrantes déclarées dans les six plus grandes régions métropolitaines de recensement, 2011 », sur Statistique Canada, (consulté le ).
  3. Statistique Canada, « Caractéristiques linguistiques des Canadiens », sur Statistique Canada, (consulté le ).
  4. Statistique Canada, « Les langues immigrantes au Canada », sur Statistique Canada, (consulté le ).
  5. (en) Sen V., « How Many Tamils are in Canada? », sur tamilculture.com, (consulté le ).
  6. (en) BBC, « Britain urged to protect Tamil Diaspora », sur BBC.com, (consulté le ) : « According to HRW, there are about 120,000 Sri Lankan Tamils in the UK. ».
  7. (en) Arun Kumar Acharya, « Ethnic conflict and refugees in Sri Lanka », sur Research Gate, (consulté le ).
  8. (en) Martin Baumann, « Vows in Diasporic Contexts: Hindu Tamils in Germany », sur Portal Deutsche Nationalbibliothek, (consulté le ).
  9. (en) TamilNet (en), « Politically French, culturally Tamil: 12 Tamils elected in Paris and suburbs », sur Tamil Net, (consulté le ).
  10. (en) « Swiss Tamils look to preserve their culture », sur Swiss Info, (consulté le ) : « An estimated 35,000 Tamils now live in Switzerland. ».
  11. (en) Gouvernement de Singapour, « SPEECH BY MR. S RAJARATNAM, SENIOR MINISTER (PRIME MINISTER'S OFFICE), ON THE OCCASION OF THE 75TH ANNIVERSARY CELEBRATION OF THE SINGAPORE CEYLON TAMILS' ASSOCIATION AT THE OBEROI IMPERIAL HOTEL ON SUNDAY, 10 FEBRUARY 1985 AT 7.30 PM. », sur National Library Board Singapore, (consulté le ).
  12. (en) V. Sivasupramaniam, « History of the Tamil Diaspora », sur Murugan Bakhti, International Conferences on Skanda-Murukan (consulté le ).
  13. (en) Crisis Group, « The Sri Lankan Tamil Diaspora after the LTTE », sur crisisgroup.org, (consulté le ).
  14. « Top 30 Languages by Number of Native Speakers: sourced from Ethnologue: Languages of the World, 15th ed. (2005) », Vistawide - World Languages & Cultures (consulté le ).
  15. (en) Yohan Perera, « 22,254 Tamil Buddhists in SL », The Daily Mirror,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. (en) R. L. Kirk, « The legend of Prince Vijaya — a study of Sinhalese origins », American Journal of Physical Anthropology, vol. 45,‎ , p. 91–99.
  17. (en) Shankara Krishnan, Postcolonial Insecurities: India, Sri Lanka, and the Question of Nationhood, Minneapolis, University of Minnesota Press, , 316 p. (ISBN 978-0-8166-3330-2, lire en ligne), page 172.
  18. (en) BBC, « Q&A: Post-war Sri Lanka », sur BBC.com, BBC News, (consulté le ).
  19. (en) BBC, « 'Tamils still being raped and tortured' in Sri Lanka », sur BBC.com, BBC News, (consulté le ).
  20. (en) Hannah Ellis-Petersen, « Tamils fear prison and torture in Sri Lanka 13 years after civil war ended », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. (en) Marzuki Darusman, Steven Ratner et Yasmin Sooka, Report of the Secretary-General's Panel of Experts on Accountability in Sri Lanka, Organisation des Nations unies, , 214 p. (lire en ligne).
  22. (en) BBC, « Sri Lanka civil war: Rajapaksa says thousands missing are dead », sur BBC.com, BBC News, (consulté le ).
  23. (en) Amnesty International, « Sri Lanka: Continuing impunity, arbitrary detentions, torture and enforced disappearances », sur amnesty.org, (consulté le ).
  24. (en) Katrina Kaiser, « Press Freedom Under Attack In Sri Lanka: Website Office Raids and Online Content Regulation », sur eff.org, Electronic Frontier Foundation, (consulté le ).
  25. (en) Agence France-Presse, « Amnesty accuses Sri Lanka of targeting judges », sur South China Morning Post, (consulté le ).
  26. (en) Jenopa Arul, « Why I'm Not 'Sri Lankan' », sur Tamil Culture, (consulté le ).
  27. TamilNet (en), « Diaspora network urges TPC to consolidate fundamentals, course-correct main polilty », sur Tamil Net, (consulté le ).
  28. (en) Usha S Sri-Skanda-Rajah, « Vaddukoddai Resolution: More Relevant Now Than Ever Before », The Colombo Telegraph,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  29. (en) Department of Elections Sri Lanka, « Parliamentary Election - 1977 », sur elections.gov.lk, (consulté le ).
  30. (en) Adrian Wijemanne, War and Peace in Post-colonial Ceylon, 1948-1991, 1996, Hyderabad, Orient Longman (en), , 111 p. (ISBN 9788125003649, lire en ligne), page 32.
  31. (en) International Crisis Group, « The Sri Lankan Tamil Diaspora after the LTTE », sur ETH Zürich, (consulté le ).
  32. (en) Kumarathasan Rasingam, « Tamil National Alliance -A Sinking Ship », The Colombo Telegraph,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  33. (en) Tamil Guardian (en), « Eelam Tamil flag hoisted in Valvettithurai », sur The Tamil Guardian, (consulté le ).
  34. (en) Tamil Guardian (en), « Tamils across London hoist Tamil Eelam flags in build-up to Maaveerar Naal », The Tamil Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).

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